Animation solidaire à Abidjan
 
 
 

C’est donc notre séjour qui s’achève avec la fin de cette cinquième semaine. Retrouvez ici un bilan de cette ultime « semaine de découverte ». Consultez les actualités pour un résumé jour par jour.

Un programme bouleversé

                Le programme de cette semaine a été extrêmement perturbé, par deux bouleversements majeurs : l’annulation de la sortie de trois jours à Assinie, et le décalage du Jamborée national de l’ASCCI. Ces expériences promettaient d’être incroyables, notamment le Jamborée, qui aurait été notre premier à tous les trois et nous aurait fait découvrir avec panache le scoutisme ivoirien.

Six journées de notre planning initial ont donc dû être reprogrammées, ce qui ne se fit pas sans mal. Les bouleversements du planning évoqués ont donc provoqué une double déception : celle de ne pas pouvoir vivre ces expériences prometteuses, puis celle résultant des difficultés rencontrées dans les activités programmées en remplacement.

Nous ne nous sommes d’ailleurs pas sentis si attristés que cela par la fin du séjour, peut-être car nous sentons tous les trois qu’il est temps que cela s’achève (non pas que nous ayons souhaité que cela se termine plus vite) : avec la fin des animations au CAC et un planning complètement bouleversé, la cinquième semaine a été victime d’un essoufflement.  

 

                Cette semaine a malgré tout eu son lot de très bonnes expériences, notamment la sortie à Grand Bassam, un haut lieu de l’artisanat africain, où nous avons pu visiter le musée des costumes et de l’habitat et acheter toutes sortes de souvenirs, ainsi que le mini-camp scout de deux jours avec quelques routiers de Yopougon. De plus, nous avons été de nombreuses fois été invités dans des familles, invitations qui ont toujours donné lieu à des temps très conviviaux avec nos hôtes.

Le camp scout

                Dès que nous avons appris que nous ne pourrions pas participer au Jamborée, nous avons souhaité faire un camp scout en remplacement : en effet, il était important pour nous de vivre le scoutisme à l’ivoirienne. Mais cela s’est révélé compliqué à organiser : aucun groupe ne prévoyait de camp aussi peu de temps avant le Jamborée, nous ne pouvions donc pas participer passivement à un camp, mais en organiser un de A à Z. Nous avons laissé les routiers s’atteler à cette tâche (et ils y ont mis tout leur cœur), mais le temps imparti n’a pas permis de faire les procédures dans les règles, ce qui a conduit à de grandes complications avec les responsables régionaux, dont dépend l’autorisation de camper. A cause de cela, nous n’avons pas pu faire un camp de trois jours comme souhaité, nous avons dû changer de lieu à la dernière minute avant que le camp soit finalement annulé par la région, décision outre laquelle nous avons décidé de passer.

Tout cela a donc fortement impacté l’organisation du camp, rendant la première journée très compliquée (le début initialement prévu pour 14h a finalement eu lieu à 18h), mais une fois le camp commencé, tout s’est bien passé : nous avons pu vivre un raid (une course à pied de nuit en chantant), un allumage de feu de camp à l’ivoirienne, des animations endiablées, la messe et le sport de bon matin (6h), etc. Nous avons également pu montrer aux routiers présents quelques chants et jeux français. Nous nous sommes de plus très bien entendus avec les différents routiers, et avons pu vivre un temps de réflexion interculturel sur les échelles de valeurs très intéressant.

Vie avec les partenaires

                Nous avions dit la semaine dernière être optimiste quant à notre entente avec les routiers durant cette dernière semaine, le travail au CAC provoquant habituellement les conflits (bénins) étant passé, mais craindre de ne pas se retrouver à six et de voir nos trois compagnons se disperser. Ces conjectures se sont révélées plutôt exactes. En effet, nous avons fait moins de sorties à six que nous l’aurions souhaité, et nous avons été parfois gênés par l’absence de un ou plusieurs des trois routiers, qui nous empêchait de mener à bien nos projets de sortie. Cela est en partie une conséquence secondaire des bouleversements du planning, car la sortie à Assinie et le Jamborée auraient permis de nous retrouver à six sans qu’aucun ne se disperse.

Notre entente avec les routiers a été effectivement très bonne. Nous avons une nouvelle fois décelé encore plus de complicité au cours de cette dernière semaine. Malheureusement, quelque chose est venu entacher notre relation avec eux cette semaine (même si cela avait commencé un peu avant) : les routiers nous ont chaque jour individuellement demandé si nous pouvions leur faire cadeau de tel ou tel objet. Nous l’avons vécu comme une déception pour deux raisons : premièrement, ces sollicitations avaient commencé au cours de la quatrième semaine, alors que les animations au CAC n’étaient même pas encore terminées, ce qui nous a donné l’impression que les routiers considéraient déjà le projet comme presque achevé. Deuxièmement, nos trois compagnons nous avait plusieurs fois dit pendant le projet que les africains voyaient les Blancs comme une source d’argent, mais qu’eux savaient ne pas faire cette confusion, ce qui s’était avéré exact jusqu’à maintenant. Ces demandes à répétition nous ont donc agacés et ont même quelque peu entaché la confiance que nous avions en eux, ce que nous trouvons très dommage.

                Concernant le MESAD, nous avons eu droit vendredi à la traditionnelle « bye-bye cérémonie » de rigueur à chaque départ de volontaires français. Au cours de celle-ci, chaque personne ayant contribué au projet -donc nous y compris- a été invitée à dire un mot, ce qui a donné lieu à une très belle et émouvante évocation de souvenirs. Après cela, nous avons eu le droit chacun à une chemise ivoirienne, puis nous sommes retrouvés avec nos partenaires autour d’un apéritif (composé d’allocos, de bissap, de jus de gingembre et de passion).

Les deux accompagnateurs du projet, soit Guy pour le MESAD et Arsène pour l’ASCCI, nous ont dit au revoir avec une belle soirée dans un maquis, destinée à manger (et à boire) en bonne compagnie.

Nous avons été accompagnés à l’aéroport par nos trois compagnons ivoiriens et Konan Kouassi, président du MESAD. Après avoir échangé quelques cadeaux et entonné « Ce n’est qu’un au revoir », nous nous sommes quittés pour vivre nos aventures respectives, à savoir camp louveteaux pour nous trois et Jamborée pour eux trois, suivies de la reprise de la routine quotidienne pour nous six… Mais malgré ce retour imminent à la vie normale, nous sentons que nous avons vécu une aventure extraordinaire, dont nous avons incroyablement appris et que nous ne saurions oublier !